lundi 15 août 2011

L'entrée par l'environnement : 3 sous axes

L’entrée par l'environnement s’articule autour de trois sous-axes

1. Les modèles de gestion agro-pastorale dans les régions de conditions difficiles : Perspectives de développement agraire et de protection des ressources- Chaire Unesco GN

 


Les modes de gestion agro-pastorale, illustrés par des pratiques, techniques et dispositifs endogènes de gestion des eaux et des sols correspondent à plusieurs types de situations, sur le plan socio-historique. L'approche participative et le désengagement de l’Etat ont remis au devant de la scène, les pratiques locales, dans les politiques d’aménagement des bassins de versants, des parcours ou des terres agricoles. Ces pratiques locales sont suffisamment variées dans l’espace pour mériter un effort de spatialisation, permettant de faire ressortir les disparités régionales et de délimiter, à l’intérieur du territoire national, des unités homogènes, en terme de contexte, de caractéristiques, de processus et de solutions à envisager, sur la base de critères écologiques, humains et technologiques, ainsi que sur le plan du niveau actuel des ressources et des potentialités de développement. Ces modes de gestion sont en principe, en symbiose avec les conditions de climat, de relief, de sols, de disponibilité de l’eau. Ils sont aussi fonction du genre de vie des populations, de leur système de production et de leur degré d’organisation ; en un mot ils reflètent le contexte naturel et social régional et local.

Cet effort de spatialisation a bien sûr un but de connaissance de la réalité variée du pays et d’explication des processus de différenciation ; mais il a surtout un objectif principal, celui de présenter aux aménageurs, souvent réticents à recommander l’utilisation de ces modes de gestion - dits traditionnels -, une palette de procédés, adaptés aux conditions locales, car fondés sur une lente acquisition de savoir-faire, parfois sur plusieurs générations.

Cette spatialisation a donc un but pratique d’action. Il s’agit de se fonder sur les pratiques en présence, pour proposer des formes d’inspiration pour les projets de gestion conservatoire des terres et des eaux. Il s’agit aussi d’en étudier les possibilités d’extension et de généralisation. L’objectif ultime est de convaincre que ces dispositifs améliorés et les systèmes agraires qui les ont engendrés peuvent être proposés comme alternatives, visant la minimisation des processus de dégradation en cours. Bien sûr, à la condition que les propositions ne s’arrêtent pas à la lutte anti-érosive et concernent aussi la fertilité des sols et leur productivité. Le travail de régionalisation des modèles de gestion agro-pastorale s’astreint à plusieurs impératifs :

- Analyser spatialement la distribution des grands types de pratiques de gestion en fonction des contextes écologiques variés du pays
- Différencier les terroirs à gestion conservatoire évoluée, bien adaptée et ceux à technologie plus rudimentaire, en fonction du contexte socio-culturel des populations et de leur degré d'organisation
-Différencier les situations de mise en place collective et dans un contexte d'entraide des aménagements et celles où des initiatives sont prises, sans affecter la totalité du terroir et enfin celles où ces initiatives sont suivies d'effets sur les autres exploitants.
- Différencier la gestion conservatoire selon son objectif principal, la constitution d'une surface cultivable, la conservation -voire la création du sol, l'utilisation optimale de l'eau et en fonction de la conscience qu'ont les paysans de ces différents objectif.

En plus de l’utilisation de la bibliographie, les échantillons qui seront plus particulièrement analysés et qui seront à la base de cet essai de spatialisation sont les suivants :
  • Les montagnes du Rif occidental et du Rif central ;
  • Les montagnes semi-arides et arides du Maroc nord-oriental et de l’Anti-Atlas occidental ;
  • Le Maroc atlantique agro-pastoral : Sehoul, bassin moyen du Bouregreg. 

    2. Suivi, évaluation et cartographie des risques engendrés par l’utilisation de l’espace côtier- GREFOL - Mohammedia

    Les questionnements
    Il est nécessaire de rappeler que le développement durable d’un territoire relève de la façon d’organiser, d’optimiser dans le cadre d’une action associant la planification de l’espace (à long terme) et la planification dans le temps (à rentabilité économique).
    Plusieurs enjeux se posent pour le chercheur concerné par les zones littorales :
    • La préservation du littoral
    • L’équilibre entre les activités sur l’espace littoral
    • La maîtrise du sol périurbain ou rural de proximité
    • Les acteurs locaux et régionaux voire nationaux
    • Les impacts du développement agricole et industriel
    • Les inondations, les différentes pollutions, les ports menacés bien que protégés, les nuisances, la durcification des paysages, la concentration de l’habitat, l’érosion littorale qui représente une vulnérabilité naturelle ignorée, les prélèvements, l’empiétement sur les DPM, la démographie galopante sont tous des indicateurs qui déterminent le degré de la pression sur ces territoires.
    Le projet se propose la caractérisation des enjeux naturels et socio-économiques par l’évaluation de la sensibilité écologique et de la vulnérabilité socio-économique. Cette sensibilité et cette vulnérabilité sont d’autant plus inquiétantes qu’il s’agit ici d’une sensibilité et d’une vulnérabilité du milieu alors que pour les aspects socio-économiques, il est plus facile de croiser les aléas et les risques et donc de décliner une vulnérabilité. La méthode EPR permet de classer et d’analyser la situation environnementale et de proposer une stratégie de développement et de protection. Cette méthode de classification sera appliquée dans le cadre du projet de recherche et à titre d’exemple sur des localités côtières sur l’atlantique à savoir Mohammedia Zenata, Oualidia et Essaouira.

    La loi des études d’impact de 2003, permet un certain contrôle dans le cadre de la protection de l’environnement littoral. L’INDH comme stratégie de requalification des territoires dits marginaux par le renforcement des capacités des ressources humaines chargées du développement local est à vérifier?

    Les actions –objectifs 
    L’analyse territoriale :
    • Enquête population à Mohammedia Zenata, Oualidia, et Essaouira
    • Enquête gestionnaire locaux: chefs de communes; ingénieurs des communes, Ong’s de développement, responsables INDH, CLDH, etc.
    • La spatialisation
    • La réalisation de cartes thématiques des risques sous forme d’un SIG
    • La réalisation de cartes de synthèses de zones selon des seuils de vulnérabilité basés sur le modèle EPR
    • Afin de traiter le paysage lagunaire en tant que patrimoine, la méthode d’indicateurs, est une alternative pour évaluer les transformations d’écosystèmes fragiles telles les lagunes, l’Oulja, les dunes côtières, les falaises regressantes, ainsi que l’arrière pays, seule réserve spatiale etc.
    • La réalisation d’un guide des risques adressés aux gestionnaires de l’espace des communes rurales côtières
    L’aide à la gestion permettra l’identification de l’indicateurs-clé de l’état actuel de l’environnement littoral ; l’identification des ressources littorales exposées aux pressions et aux risques, et de leur niveau de vulnérabilité ou de risque de dégradation ; la prévision des impacts possibles des tendances alternatives de développement sur les ressources vulnérables,

    L’identification des zones d’opportunité, en utilisant les critères de pression sur l’espace côtier et sur les réponses à cette pression : Le modèle EPR :
    • un outil de suivi ; il permet de détecter l’évolution dans un espace donné. Les indicateurs de pression mesurent la pression exercée actuellement par l’Homme sur une ressource donnée ou d’un espace donné ; Les indicateurs de réponse mesurent les efforts mis en œuvre par la société locale ou par les acteurs de développement pour remédier ou du moins atténuer la pression exercée par l’Homme sur cette ressource ou cet espace.
    • Afin d’aboutir à une classification des différents indicateurs, on va attribuer un indice à chaque indicateur selon le degré de son impact, son ampleur ou sa gravité. La notation aboutirait à établir une grille de la situation du littoral dans les sites retenus pour l’étude et de procéder à l’élaboration d’un guide des risques de tout genre avec tous les impacts qu’ils engendrent. Les indices 1.2.3.4 vont permettre l’évaluation des indicateurs à retenir parce qu’ils sont les plus importants et les plus influents.

    3. Marginalisation et développement intégré des territoires sensibles - LAGEA - Fès

    Questionnements
    Au Maroc, le développement local et régional peu maîtrisé au cours des années quatre vingt, avait enclenché des processus dégradants de l’environnement à la fois en ville et en milieu rural. L’expansion des grandes métropoles s’est traduite en particulier par des processus de périurbanisation et des dysfonctionnements spatiaux et crises environnementales de grande ampleur. Parallèlement, sous l’effet des sécheresses récurrentes et des conditions socio-économiques défavorables, les espaces ruraux sensibles (notamment en montagne et au Maroc méridional) ont également subit et subissent encore, des pressions anthropiques spectaculaires. Ils deviennent de plus en plus des milieux répulsifs, alimentant des flux migratoires qui accentuent la crise des milieux d’accueil, où les équilibres environnementaux sont souvent rompus sinon très menacés.

    Les périphéries riches, bien aménagées et reflétant une meilleure qualité de la vie sont rares. Il est donc pour l’instant pertinent d’associer entre « périphérie », « marginalisation » et environnement critique et d’analyser ces phénomènes à des échelles spatiales variées et dans des sites et cas de figures variés et représentatifs, pour en saisir les processus, tendances et alternatives.

    Le renversement des tendances de dégradation, la lutte contre la pauvreté et les déséquilibres environnementaux, sociaux et territoriaux, l’intégration des paramètres locaux et régionaux pour un développement durable des zones sensibles (périphéries urbaines, monde rural, marges et zones de montagnes) sont alors des objectifs stratégiques de l’étude.

    Ces zones sont pourtant riches d’atouts environnementaux, culturels, économiques et humains qui sont potentiellement valorisables pour le développement synergique local et régional. La connaissance des facteurs, acteurs et processus et la conception de stratégies de mise en œuvre d’actions alternatives nécessitent en permanence une profonde réflexion scientifique qui considère les atouts, risques et contraintes à des échelles spatiales variées. 

    Sous axes et terrains
    Les équipes du Laboratoire d’Analyses Géo- environnementales et d’Aménagement (LAGEA) de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Saïs, Fès ont inscrites dans leurs programmes de recherche plusieurs sous- axes portant sur cette thématique. Deux sous axes de recherche ont été retenus par les équipes pour participer au Projet Fédérateur II quadriennal du RELOR.

    Périphéries urbaines, marginalisation, risques et intégration territoriale
    Plusieurs cas de figure seront abordés mais l’accent sera essentiellement mis sur « l’espace marginal périphérique de Fès » où la dégradation des milieux, liée à l’érosion, l’instabilité des versants et la pollution hydrique sont des facteurs clés d’un enchaînement infernal de crise locale. Le contexte régional au nord est répulsif. Les flux migratoires vers Fès y sont forts. Mais les conditions d’accueil dans cette zone ne sont pas non plus satisfaisantes. Les problèmes environnementaux s’y posent comme :
    • l’habitat insalubre et non réglementaire,
    • la détérioration de la qualité de vie en raison du sous équipement de ces quartiers,
    • l’habitat menaçant ruine faute du respect des normes techniques de construction,
    • la méconnaissance des processus d’instabilité des versants et des processus de ravinement,
     Plusieurs stratégies d’acteurs ont été mises en œuvre pour pallier au problème. Les organismes sous tutelle du Ministère de l’habitat ont adopté des programmes de restructuration et d’équipement et les autres acteurs ont chacun mis en œuvre des stratégies pour maximiser les profits de cette situation. C’est donc aussi un terrain d’analyse des stratégies d’acteurs face à la gestion du risque et à l’aménagement du territoire.

    Les milieux ruraux sensibles : équilibres environnementaux et enjeux de ressources
    Ce thème a été profondément investi à travers des projets antérieurs mais des questions se posent toujours en termes d’évaluation, d’usages et de spatialisation des ressources, notamment en eau et en sols dans les montagnes atlasiques, au Rif et dans les oasis. D’autres sous thèmes comme l’analyse des risques, se rattachent à cet axe d’abondance/ rareté des ressources revêt encore une importance scientifique considérable.
    Trois milieux représentatifs sont considérés dans cet axe :
    • Les milieux de montagne (notamment le Rif)
    • Les oasis du sud –est marocain, notamment Ghris et Tafilalet
    • Le Saïs – Bassin du Sebou et plus particulièrement dans la zone périphérique de Fès
    Hypothèses générales
    Notre hypothèse de départ est que les problèmes des zones marginales urbaines et rurales sont inter – reliés et doivent être considérées comme tel, en termes d’analyse des enchaînements des cycles de crise socio- spatiale et environnementale et en termes de planification et de l’action du développement. Nous considérons aussi l’hypothèse selon laquelle le facteur « localisation géographique » des zones en crise n’est pas neutre, ni en zone périphérique métropolitaine ni en montagne ou dans les oasis.  Dans tous les cas, ce sont des zones des enjeux divers, des conflits et des processus qui engendrent des impacts spatiaux et environnementaux divers.

    Méthodologies
    Valorisation des acquis par une revue bibliographique approfondie et mise en place de procédés d’analyse et de techniques expérimentales appropriées en vue de :
    • Faire un diagnostic approprié en zone représentative des différents processus de marginalisation, de dégradation et de déséquilibre. Le laboratoire LAGEA dispose d’un matériel élémentaire de mesures hydrologiques et d’analyses cartographiques et de photographies aériennes et GPS permettant de continuer les investigations en cours de réalisation par les doctorants et les chercheurs confirmés.
    • Analyse des processus de la vulnérabilité liée aux ressources au sein des zones sensibles. Ce volet intègre les processus naturels et l’anthropisation qui sera abordée par des méthodes d’étude d’impacts, des mesures expérimentales et des observations ciblées de terrain. 
    • Etude des alternatives et de leur faisabilité par des procédés analytiques, expérimentaux, de simulation et analyse des outils d’aide à la prise de décision.

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